Lorsque tombe le soir

Et qu’arrive la nuit, noire

Lorsque les paupières lourdes de tout un jour

Descendent, descendent, descendent

Alors il vient

Hachant méthodiquement chaque instant

Dans un vacarme mécanique tonitruant de silence

Le petit train

Il vient pour nous

Sa locomotive crache des nuages de sommeil

Tchou Tchou !

Ses wagons s’entrechoquent puis s’arrêtent

Et nous montons

Nous montons toujours

Pour où ? Pourquoi ?

Peut-être parce qu’on n’a pas le choix

Mais on ne réfléchit pas

On ne réfléchit plus quand le train du sommeil est là

Et nous partons

Pour une aventure pour un rêve

Pour là où le train nous emmène

Des gares inconnues du pays des souvenirs perdus

Et tout est étrange et tout change

Les paysages, les visages

Qui peuplent cet étrange voyage

Et le train nous emporte encore

Les piliers qui longent les rails jettent leurs ombres sombres

Égrenant peu à peu les secondes

De la nuit où l’esprit vagabonde

Pour un temps, un temps seulement dans cet autre monde

Car toujours au matin

Revient le petit train

Il nous mène à sa guise dans le monde du sommeil

Mais nous ramène toujours dans le monde réel

Juste avant la sonnerie du réveil.