Dans l’infini du bleu, un petit bout de terre

Oublié par les Dieux, au beau milieu des mers

Seuls y veillent le vent et les vagues mégères

Qui dévorent les flancs de l’île de mes pères.

 

Et mes pas peu à peu me hissent vers l’éther

Des sommets hasardeux, brulés par la lumière

Où les moulins à vent, fantômes de naguère

Se dressent en survivants d’une époque prospère.

 

Les hommes sont partis, abandonnant les terres

Seuls demeurent aujourd’hui quelques murs de pierre,

Et les miens pour peupler cet étrange univers,

Trop près du ciel peut-être, ou trop plein de lumière.

Les hommes ont oublié et seuls encore se posent

Les sabots solitaires des chèvres d’Amorgos.