Je marchais, écoutant les bruits de la forêt
Lorsqu’un vieil arbre m’a raconté ses secrets.
Il m’a dit : “petite fille, depuis cent ans,
Je vis et partage tout à chaque instant.

Chaque créature qui rode dans ce bois,
Que tu la vois ou pas, est un petit peu moi.
À chaque être je voue un amour infini
Car il fait parti de la ronde de la vie.

J’aime le lierre qui s’agrippe à mon écorce,
Le loup qui court après le lièvre à bout de force,
Le lièvre qui vient se terrer entre mes racines
L’oiseau qui de ma branche pousse sa comptine.

J’aime les herbes qui ploient dans le vent du soir,
Et les fleurs qui fleurissent aux couleurs de l’espoir.
J’aime les elfes des bois qui dansent la nuit,
Les fées qui volent dans la lumière, sans bruit.

J’aime aussi tous les hommes, et ce, depuis toujours,
Mais je sais qu’ils n’ont que faire de mon amour.
Ils sont détachés de la nature et du monde
Et nous font du mal dans leurs courses vagabondes.

Et je les aimerai jusqu’au dernier instant,
Quand les bûcherons viendront achever mon temps,
Lorsque les tronçonneuses écorcheront mon tronc
Et que je m’abattrais au sol de tout mon long.

Je les bénirais tous une dernière fois,
Espérant que le destin leur pardonnera
De ne pas bien savoir écouter la nature,
Les arbres, les enfants et les êtres au cœur pur.