Monsieur l’abbé

J’espère que le Bon Dieu
Vous accueillera bien
Quand vous l’aurez rejoint
Tout là haut dans les cieux

Ici la vieille église
Résonne du silence
Que fait naitre l’absence
Dedans ses pierres grises

Et les anges passent

Ici les vieux disent
Des souvenirs de vous
Grands messes, prières ou
Sermons qui s’éternisent

Ici les jeunes oublient
Comment prier les leurs
Et vont chercher ailleurs
Le sens de leur vie

Les anges s’effacent

Pourtant à chaque instant
Un mariage un baptême
Ou la vie quotidienne
Vous donniez votre temps

Vous étiez toujours là
Dans les temps de malheur
Oublié des bonheurs
Que nous n’partagions pas

Un ange qui passe

Vous avez tout donné
Pour un Dieu pour des hommes
Pour tout le monde pour personne
Prêt à tout pardonner

Mais les années passants
Le visage se ride
Et l’église se vide
La solitude prend

Un ange trop lasse

Quand votre heure à sonnée
Y avait-il quelqu’un
Pour vous tenir la main
Comme vous le faisiez

Quand dans tous les villages
Vous veillez les mourants
Si doux et rassurant
A l’heure du grand passage

Quand les anges passent

Monsieur l’abbé adieu
Je ne prie pas beaucoup
Mais je prierai pour vous
Et que m’importe Dieu

On vous attend là haut
Je n’étais pas fidèle
Mais je voyais vos ailes
Battre dans votre dos

Un ange trépasse

J’espère que le Bon Dieu
Vous accueillera bien
Quand vous l’aurez rejoint
Tout là haut dans les cieux